Sara, l'initiatrice du projet :
"En fait, l’idée m’est venue un peu par la force des choses. Je suis née et j’ai grandi à Rabat, mais originairement, je suis de la vallée du Dadès, au Maroc, une petite vallée tranquille dans les montagnes du Grand Atlas. Ayant de la famille encore là-bas, j’y vais chaque année au moins une fois, depuis que je suis toute petite.
Au fur et à mesure que je grandissais, la belle vallée, petit paradis sur terre, respirant la fierté des origines, la simplicité, et l’authenticité, se laissait envahir par la civilisation. L’attrait de l’argent, des facteurs politiques et autres ont fait que les petites branches de cet arbre mère commençaient à partir petit à petit vers des contrées lointaines, à immigrer vers la capitale, vers l’Europe occidentale ou vers l’Amérique. Cette vague d’immigrants, aveuglés peut être par un désir d’éblouir, et d’afficher une certaine supériorité, donnaient, inconsciemment, une image attrayante de la civilisation, et taisaient, toujours inconsciemment, tout ce qu’elle peut avoir comme défaut. Petit à petit, s'est installé dans cette région, un désir d’imitation non réfléchi et un mépris pour la condition propre… Au fur et à mesure que ma perception s’élargissait, mon désir de rendre sa valeur aux yeux de ces branches, à cet arbre mère grandissait...
La Terre est en danger. Dans les pays développés, on a commencé à se rendre compte de notre impact sur elle, et de l’absurdité de notre ruée vers le confort absolu sans considérations de ses ressources ni de sa longévité, de son équilibre. Mais dans des régions comme mon village d’origine, où le taux d’analphabétisme est particulièrement élevé, on l’ignore encore. Les visions politiques n'aident pas forcément, mais j'ai confiance en la force du peuple. Le peuple a le pouvoir de choisir son quotidien, et donc son futur et le futur de son environnement, il faut juste qu'il soit conscient. Et c'est exactement cela l'idée. Permettre aux peuples des régions dites sou-développées, de prendre conscience que le monde a besoin de toutes ses composantes pour préserver son équilibre ; que la vision de notre planète dans quelques années, si tous les pays continuaient leur élan vers l’industrialisation, est effroyable ; que la terre, chaque petite parcelle de terre, notre environnement de survie, a besoin de ses enfants pour continuer à donner. Des régions comme la mienne, il y en a beaucoup. Je sais qu’on ne peut empêcher le monde d’évoluer, mais quitte à se développer, mieux vaut opter pour un développement directement durable. Ca ferait faire à ces régions un saut de quelques siècles, éviter aux pays développés un surpeuplement grandissant, et faire gagner à la planète des années de plus. Notre but aujourd'hui est d’essayer de répandre cet esprit dans les zones sous-développées. Le Trek Télécom nous permettrait de partager cette idée avec des professionnels, pour essayer de gagner des partisans, de trouver des aides morales et financières, des idées réalisables afin de pouvoir la concrétiser."
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