Slogan ESPOIR'TREK

Vibrons au cœur de l'émotion !

NB : Consultez notre agenda en bas de page !

mardi 29 avril 2008

Commerce équitable & durabilité

Mardi 29 Avril, nous passons notre dernière journée du Trek à Nantes. Nous avons décidé de visité le Cosmopolis où est organisée un événement qui s’inscrit dans le cadre de la semaine du commerce équitable. Il s’agissait d’une journée d'animation pour le public scolaire et une présentation des résultats de l’enquête réalisée par la NAPCE (Nord Sud Agir Pour le Commerce Equitable) sur l’offre des produits équitables dans la grande distribution en Loire-Atlantique. Nous nous sommes entretenus avec Mr Camille Robert, le trésorier de l'association, pour plus d'informations sur le commerce équitable et les objectifs de la semaine. Selon M Robert, le but d’un tel commerce est de remettre le producteur au centre de la transaction commerciale en lui garantissant une juste part en réduisant au maximum la chaine d'intermédiaires qui sépare le producteur du consommateur final et en lui garantissant un revenu digne qui lui permettrait de continuer à vivre de sa production. Il s'agit donc d'une mise en valeur du travail du producteur en fixant à l’avance le prix auquel il souhaite vendre ses produits et non pas en fixant le prix que le consommateur est prêt à payer pour ce même produit. Notre interlocuteur nous a parlé également de Max Havelaar, l'association qui définit les standards du commerce équitable et qui garantit via son label qu'un produit est vendu dans le cadre du commerce équitable. Mr Camille Robert nous a certifié aussi que le fait d’introduire les produits issus du commerce équitable dans nos grandes surfaces, afin de rivaliser avec les produits de la grande distribution était un projet qui aiderait à rapprocher sue le long terme le sud du nord, donc un projet qui s’inscrit dans le registre du développement durable. Enfin, il faudrait savoir que la France reste assez en retard en la matière avec une moyenne de 3€ par an et par habitant de dépense pour l’achat de produits issus du commerce équitable, sachant que les Suisses sont à 20€ par an et par habitant.
Ensuite, nous avons continué notre visite par une rencontre avec les élèves de la section Bac Pro-commerce du lycée Jeanne-Bernard de Nantes, qui étaient là pour une présentation d’une étude comparative avec les évolutions nationales et pour rencontrer le réalisateur de l’exposition tenue à Cosmopolis « regards sur le commerce équitable », qui est aujourd’hui distributeur de produits équitables. Des élèves à qui les produits du commerce équitable pourraient être un moyen, pour eux, de réaliser un projet qui leur tient à cœur. En effet, en réalisant des ventes au sein de leur établissement, ils pourront faire découvrir à leurs camarades ces produits représentant un moyen d'aider les plus pauvres et de faire évoluer des économies qui ont plus de difficultés à se développer.
Pour nous, cette journée a été l’occasion de rencontrer une nouvelle génération qui s’intéresse de plus en plus tôt à un des aspects du développement durable sans forcément saisir le contexte politique et économique très compliqué qui règne autour d’un rapprochement nord-sud et sans connaître forcément le terme « développement durable » ni les notions de la durabilité ; mais une nouvelle génération consciente des problèmes que le monde est entrain de vivre et qui a surtout l’envie d'agir…

Adam & Marouane

lundi 28 avril 2008

Le 28 avril, une journée... comme les autres

La journée du lundi 28 avril 2008 est clairement la plus chargée de l'agenda d'Espoir'Trek.
L'action se déroule à Rennes. Et c'est à Cesson Sévigné, en banlieue est, dans le paisible campus de Telecom Bretagne, que tout commence...

7h00 les réveils commencent à sonner. On a à peine le temps de se préparer, prendre rapidement un petit-dej chacun dans sa chambre, ranger ses affaires, et le groupe est parti, sacs au dos, prendre le bus direction Rennes centre.

Qui dit programme chargé, dit séparation de l'équipe : Marouane, Louqmane, Adam et Bihong, accompagnés de l'équipe des Greentrekkers prennent le bus de 8h15. C'est à l'Ecole des Métiers de l'Environnement (EME) qu'ils ont rendez-vous.

Un peu plus tard, Clément et Sara font, à leur tour, leurs adieux au campus de Telecom. Ils doivent rejoindre Damien à l'entrée de la Maison de la Consommation et de l'Environnement pour leur rendez-vous avec La directrice à 10h30.

A midi, les Espoir'Trek et les Greentrekkers se rejoingnent à place de la République pour prendre le déjeuner ensemble ; rapidement encore car la journée n'est pas finie.

A 13h, Louqmane, Marouane, et Clément partent pour la visite programmée au Conseil Local à l'Energie (CLE) ; tandis que Damien, Adam, Bihong et Sara se dirigent vers le canal Saint Martin où ils ont une rencontre au Centre d'Information sur l'Energie et l'Environnement (CIELE).

A 16h, les deux groupes viennent de sortir de leurs rencontres, et ils doivent encore courrir pour ne pas être en retard à la dernière visite : l'ADEME de Rennes !

Notre discussion avec le délégué régional de l'ADEME est très interessante mais nous devons presque l'interrompre pour ne pas rater le train qui doit nous emmener à Nantes et qui part à 19h20.

La journée marathon ne prendra quand même pas fin là...
La suite restera-t-elle un mystère ?


Sara


PS : En tout cas, le détail des visites ne le restera pas. Vous pourrez le trouver dans les articles qui suivent.

A l'ADEME avec les Greens


Aujourd’hui, nous avons visité l'ADEME (Agence De l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie) accompagnés par les Green-Trekkers. L'ADEME a été crée en 1982 sous le nom de l'AFME (Agence Française pour la Maîtrise de l'Energie) suite à la première crise pétrolière vécue par la France et à la prise de conscience des limites des énergies fossiles. En l'an 1992, l'ADME a vu le jour. En effet, l'AFME a cédé sa place pour un regroupement d'agences dont le but est de lutter contre le réchauffement climatique, trouver des solutions aux problèmes de l'environnement et des déchets...
Mr Gilles Petit Jean, un des vingt salariés de l'ADEME de Rennes, commence sa présentation par un classement des défis qui confrontent l'agence. En premier lieu, les défis démographiques exigeant de nous un changement radicale de nos habitudes de consommation: Le monde a connu en effet une explosion du nombre de ses habitants qui est passé en quelques années d'un milliard à sept milliards. Si les sociétés continuent de consommer comme le siècle passé, les ressources de la terre ne pourront pas subvenir aux besoins qui sont entrain d'augmenter avec l'augmentation du nombre d'habitants. Ensuite, notre interlocuteur nous a parlé du défi énergétique. Un défi qui présente aujourd'hui deux aspects: d'une part des ressources limités et d'autre part un écart exorbitant entre les populations. Aujourd'hui, tout le monde est au courant des problèmes et des dégâts économiques et sociales que l'affolement des cours du pétrole est entrain de causé aux populations les moins riches de la planète et aux classes les moins aisées. Notre interlocuteur a insisté sur le fait que ces problèmes touchent aussi une certaine classe en France et en Europe. Mais cette ressource n'est pas la seule à être limitée: L'eau, les métaux... Des ressources indispensables pour assurer le développement des sociétés. Ce qui nous amène aux défis sociétaux représentés par les écarts entre une minorité qui profite de la richesse de la terre et une majorité qui n'a pas l'accès à de pareilles richesses...

La question que nous devons nous poser alors est: Comment consommer et produire autrement? Des nouvelles perspectives et les traits d'une nouvelle société se dessinent.

Le travail de l'ADEME peut se résumer alors en trois points: Observer, conseiller et communiquer. L'observation représente la partie connaissance du travail de l'ADEME qui essaye d'observer les comportements de la population vis à vis de la consommation en énergie, gestion des déchets... Cette observation permettrait d'identifier les domaines de recherche qu'il faut développer d'avantage ou bien des nouveaux travaux de recherche et développement qu'il faut démarrer. Pour le conseil, l'ADEME reçoit chaque année un nombre important de dossiers de particuliers et de communes qui demandent à être assistés et orientés. L'ADEME a créé un réseau d'associations et d'agences qui l'aident à répondre à la demande. Notez que CLE et CIELE font partis de ce réseau. Enfin, l'agence entreprend un travail de communication afin de toucher des particuliers, des entreprises et des communes. Le but de ce travail est de créer une conscience collective des problèmes de l'environnement.
L'ADEME n'entreprend pas vraiment de gros chantiers sur la région Bretagne car elle n'en a pas vraiment les moyens: elle a un budget de cinq millions d'euros, une somme qui à première vue peut paraître importante mais qui suffit en fait à peine à couvrir les activités citées ci-dessus.



Marouane

samedi 26 avril 2008

Un "Trek Express" vraiment express


Au programme de ce samedi, nous avions prévu lors de la phase de préparation de notre projet de faire le trajet entre Le Mans et Rennes à la manière des candidats de Pékin Express. C'est à dire que l'on devait essayer d'arriver à destination sans débourser la moindre pièce en transport et pour cela, les solutions sont réduites : il faut marcher ou faire de l'autostop. La distance du Mans à Rennes étant assez conséquente, nous avons décidé la veille de nous rendre en train au petit matin à Vitré, ville intermédiaire située à 40 km de Rennes. Louqmane, Sara, Marouane et Clément ce sont donc levés à 5h45 pour prendre le train à 6h30 et arriver à 7h50 à Vitré. Une fois sur place nous commençons à marcher à travers la ville avec nos sacs en direction de Rennes. Après une dizaine de minutes, nous décidons de commencer à faire de l'autostop. Marouane tend alors le bras, déploie son pouce et alors qu'il n'a pas encore fini son mouvement une mercedès blanche s'arrête devant nous. Le chauffeur, un marocain d'une trentaine d'année nous propose de nous emmener à la ville de destination qui est également son lieu de travail. Quelle aubaine, le premier essai est le bon! Et dire que l'on a même pas eu le temps d'utiliser les pancartes que Clément avait préparées dans le train et indiquant notre destination. Pendant le trajet, nous faisons connaissance, présentons notre projet et racontons notre périple à cette personne, qui nous raconte plus tard que d'habitude il prend une autre route pour aller à Rennes, ce qui ne manqua pas de nous faire rire. Trente minutes plus tard, nous sommes à Rennes et même à 300 mètres à vol d'oiseau du campus de TELECOM Bretagne car en fait notre chauffeur travaille dans un restaurant juste à côté. Si ça ce n'est pas de la chance!

Finalement on a mis plus de temps à trouver le campus dans le quartier que de faire le trajet de Vitré à Rennes mais nous sommes tout de même arriver vers 9h30 à l'école avec une journée ensoleillée devant nous. Il nous restait juste à attendre Adam et Damien qui devait nous rejoindre en fin de matinée par le train pour en profiter pleinement.

Clément.

vendredi 25 avril 2008

Les Espaces Info Energie en France : Un réseau national pour l'information et le conseil de proximité...


Aujourd'hui, nous sommes au Mans, une belle ville du 72, à peine à 1h-TGV de Paris.
Au programme de cette journée, un cours mobile et une visite.

Un peu de cryptographie dès le matin ça réveille ! Au menu, du RSA, du codage java et un gage à déchiffrer puis à accomplir... Sans encombres pour les Espoir'Trek.
Et sans prendre le temps de déjeuner, nous partons pour notre visite à l'Espace Info Energie du Mans programmée pour 13h.

Mais qu'est-ce qu'un Espace Info Energie ?


















Le réseau des Espaces Info Energie (EIE) est un projet initié par L'ADEME 2001. Mis en place en partenariat étroit avec les collectivités locales, son but est d'informer et de conseiller sur l'efficacité énergétique et sur les énergies renouvelables.

Le réseau EIE est constitué de 160 espaces et compte environ 300 conseillers au service du public. L'EIE du Mans que nous avons visité est un organisme affilié à l'association Sarthe Nature Environnement, il fonctionne avec 2 salariées spécialistes en énergétique durable.

Leur rôle ? A eux comme à tous ceux qui travaillent dans les EIE en France, c'est d'être proches des particuliers et des entreprises, pour pouvoir mieux les conseiller et les sensibiliser au fait qu'au delà des considérations morales, on peut réaliser des profits considérables en changeant notre comportement et notre mode de consommation au quotidien.
Travaillant principalement sur le volet énergie, les EIE offrent gratuitement un savoir de valeur à tous ceux qui pensent à les consulter lors de la construction ou de la rénovation d'un bâtiment. Ils éclairent sur les différents moyens de maîtriser sa consommation en électricité, chauffage et eau chaude, ainsi que sur les différentes possibilités de production locale d'énergie par le biais d'énergies renouvelables.

Aujourd'hui, l'intervention de l'EIE du Mans concerne les particuliers à 84%, les 14% restants étant des demandes d'entreprises ou d'entités territoriales.

Par ailleurs, l'EIE du Mans organise deux fois par an des journées portes ouvertes, où des particuliers acceptent de montrer au grand public les infrastructures économiques et durables mises en place ainsi que de discuter de leur rentabilité.

Et comme tout réseau dont les préoccupations sont de sensibiliser le grand public à une cause commune, les EIE se réunissent une fois par an lors d'une assemblée générale où est généralement invité un membre du Conseil Energie Européen.

Cette infrastructure mise en place par l'ADEME montre encore une fois la réelle implication de la société civile française dans la réorientation du développement national vers le durable, et plus encore de la dimension européenne dans cette démarche.

N'hésitez donc pas à consulter un EIE, vous en trouverez sans doute un juste à côté de chez vous. Allez-y, c'est gratuit !
http://www.ademe.fr/particuliers/PIE/InfoEnergie.html



Sara



jeudi 24 avril 2008

Espoir'Trek rencontre l'ISF


Ce matin, nous nous sommes rendus au siège de l'ISF (Ingénieurs sans Frontières) pour en rencontrer 2 représentants. Ils ont tout d'abord commencer par nous rappeler leurs missions en 3 axes majeurs :
_ participer à des projets de développement durable.
_ se poser des questions sur le rôle de l'ingénieur vis à vis du développement durable.
_ mobiliser les politiques aux niveaux national et international sur ce même thème.

Ces actions sont entreprises en suivant les valeurs d'ISF qui sont principalement le respect des droits de l'Homme, la solidarité internationale, la consolidation ou l'établissement d'une harmonie dans les domaines politiques et économiques. Tout cela, ISF le met en avant en s'interrogeant sur les effets de la technique sur le développement durable des populations et de leur environnement.

Pour expliquer clairement leurs actions, prenons et examinons un cas concrèt sur lequel iSF pourrait travailler : la mise en place d'un système de pompes qui puise de l'eau au fond d'un puit et qui est alimenté en énergie photovoltaique issue de panneaux solaires. C'est un projet qui a priori ne peut apporter que des avantages au développement des populations aux alentours du puit mais selon leurs conditions de vie il peut en être tout autrement et alors le développement n'aura rien de durable.
En effet, premièrement, pour installer un tel système, il faut des connaissances et une formation que l'on ne trouve pas forcément dans le village concerné. S'il existe quelqu'un qui possède la qualification nécessaire à ce travail, l'idéal serait qu'il fasse lui même l'installation plutôt que d'employer des membres d'ISF. Cela évite de payer les frais transport de la main d'oeuvre importée et permet aux populatios d'éxercer leur activité et de gagner en compétences.
De plus, une fois que le système est en place, il faut de la maintenance en cas de panne. Employer une personne locale compétente pour cette tâche serait une bonne solution mais si ce n'est pas possible (manque de compétences) comment le système va-t-il être garder en état? S'il ne fonctionne pas il deviendra inutile et encombrant et finira par devenir un tas de déchet difficile à recycler dans les environs.
Par ailleurs, il faut également qu'il en soit fait bonne usage et pas qu'une personne se l'approprie afin d'en faire payer l'accès aux autres (cf préserver une harmonie dans le village) mais aussi qu'une solution soit trouvée afin de rentabiliser l'installation et la maintenance : les gens seront ils prêt à payer de l'eau qui leur était gratuite jusqu'à présent?

Bref, c'est ce genre de questions que se posent les membres d'ISF pour que le développement durable trouve sa vraie valeur dans leurs projets.

On voit également en tant qu'élèves ingénieurs que le métier d'ingénieur ne peut plus se contenter de considération techniques et économiques dans la création d'un produit quand il veut s'investir dans le développement durable.

A travers l'exemple proposé, on pourrait se dire que toutes ces questions soulevées sont un frein au développement des pays pauvres mais ne faut-il pas mieux un développement petit à petit et durable qu'un développement brusque, effréné et éphémère?

N'hésitez pas à proposer votre opinion sur le cas étudié ou à répondre à la dernière question.

Clément.

Le MEEDDAT à Paris



En terme de développement durable en France, une stratégie nationale existe ! C'est la première chose que nous dit Mme Nicole Jensen, chef de la SNDD au Ministère de l'Écologie, de l'Énergie, du Développement durable et de l'Aménagement du territoire. La stratégie est faite en 2003 pour la période 2003-2008, et est actualisée en 2006 suite à la validation de la stratégie européenne en DD.

Le contexte mondial actuel est assez problématique, enchaîne-t-elle ; une volonté d'aller vers la mondialisation dans un contexte économique et social assez instable avec d'un côté la hausse terrifiante du coût des énergies fossiles, et de l'autre l'accroissement de la pauvreté et de la mal nutrition dans le monde.

Mais parlons d'abord de ce nouveau ministère...
Le MEEDDAT est le nouveau nom attribué en 2007 au ministère qui s'occupe désormais du transport, de l'équipement et de l'écologie. S'ils sont réunis ainsi, c'est parce que des liens entre les trois domaines existent bien ; mais cela voudrait-il dire que le développement durable en France ne concerne que le transport et l'équipement ? Ce n'est pas le cas et nous allons le voir par la suite.
Toujours est-il qu'au sein du ministère, il y a une délégation de 20 permanents qui s'occupe du développement durable, et que d'ici peu, cette délégation rejoindra une structure beaucoup plus importante que le gouvernement français projette de créer et qui portera le nom de Commissariat National du Développement Durable, et qui viendra coordonner les quatre pôles d'activité du ministère déjà existants et que vous pouvez retrouver ici.

Revenons donc un peu dans l'histoire...
Le terme de développement durable est une appellation nouvelle qui dans le contexte politique est venue remplacer le terme écologie, notion défendue par les amoureux de la nature et de l'environnement...
1971 : Le boycott international de Outspan (les Oranges d'Afrique du Sud) et le mouvement anti-apartheid
1972 : la Conférence des Nations Unies sur l'environnement qui place pour la 1ère fois les questions écologiques au cœur des préoccupations internationales
1974 et 1979 : les premier et deuxième chocs pétroliers et le début de la prise de conscience de la non durabilité des énergies fossiles
1992 : le sommet de Rio et le début de la mobilisation contre le changement climatique et pour la biodiversité
2002 : le Sommet Mondial sur le Développement durable de Johannesbourg


Au fil des ans et des sommets, le développement durable a largement étendu la notion d'écologie ; il se base aujourd'hui sur trois piliers : le social, l'économie et l'écologie. C'est donc une problématique complexe qui nécessite des efforts considérables et qui concerne tout le monde.
Des questions nouvelles telles que les modes de consommation, les économies d'énergie et le tri des déchets viennent s'ajouter aux problèmes de base axés sur le logement, la nutrition et le travail.
La France a suivi avec intérêt l'évolution de la pensée durable dans le monde. En 2003, elle élaborera une première version d'une stratégie nationale qui tient compte des enjeux du DD. Cependant, la bulle de la conscience sociale de ses enjeux ne va éclater effectivement qu'en 2007, et ce sera un acte signé le Grenelle de l'environnement.

Le Grenelle de l'environnement
C'est un ensemble de rencontres politiques organisées en France en octobre 2007, visant à prendre des décisions à long terme en matière d'environnement et de développement durable. Mais c'est surtout la première fois depuis la révolution que l'état réunira des représentants du gouvernement et de la société civile, d'associations professionnelles et d'ONG autour d'un débat visant à centraliser les avis. Les conséquences ? Elles sont multiples et l'impact est visible. La plupart sont intégrées dans la SNDD dont nous allons tout de suite parler.


La SNDD (Stratégie Nationale pour le DD)

Elle a été actualisée en 2006, elle a donc dans un premier temps évaluer l'évolution de la France de 2002 à 2006, et les résultats sont assez optimistes :

 - En matière de lutte contre le changement climatique, la
France respecte chaque année depuis 2002 les objectifs du
Protocole de Kyoto.
 - 12 % du territoire métropolitain est géré conformément à
Natura 2000. De nouvelles réserves ont été créées et, début
2007, il y aura deux nouveaux parcs nationaux (la Réunion
et la Guyane).
 - Les émissions de dioxine ont été divisées par 20 depuis
2002. La qualité de l’air en ville s’est améliorée de 17 % dans
les villes moyennes et de 12 % dans les agglomérations.
 - Le trafic de conteneurs sur les voies d’eau a augmenté de
81 % depuis 2002.
 - La capacité de production d’électricité éolienne a été
multipliée par 14 en 4 ans.
 - Le nombre de tués sur la route a été réduit de 40 % en 4 ans.
 - Les transports publics connaissent une fréquentation
record, grâce à un renforcement de la sécurité et des
engagements de service garanti.
 - La circulation automobile en France, pour la première fois
depuis 32 ans, est en baisse.
 - De gros progrès sur l’assainissement des eaux usées ont été
réalisés (3 000 stations d’épuration conformes en 2006 contre
1 300 en 2003).
 - La réputation de sévérité retrouvée des autorités françaises
assure au large de nos côtes un très haut niveau de sécurité
maritime.

Ensuite la SNDD a spécifié les objectifs à atteindre à l'horizon 2008 :

1/ Continuer à respecter le Protocole de Kyoto et freiner le changement climatique ainsi que son coût et ses effets néfastes pour la santé et l’environnement. Les nouvelles mesures visent à économiser 10 % des émissions françaises de gaz à effet de serre d’ici 2010, et à préparer la division par quatre de ces émissions à l’horizon 2050.

2/ Veiller à ce que les besoins socio-économiques de transport correspondent à une mobilité souhaitée et que les systèmes de transport y répondent tout en minimisant leurs incidences dommageables sur l’économie, la société et l’environnement. En particulier un objectif d’incorporation de 5,75% d'agro-carburants dans l’essence et le gazole d’ici 2008 a été fixé.

3/ Rendre progressivement tous les modes de production et de consommation durables. Deux des principales actions à mener sont de fixer des exigences réglementaires sur les produits éco-labellisés et issus du commerce équitable, ainsi que de créer plus de 150 000 emplois d'ici 2010 pour le marché des éco-technologies et les nouveaux métiers de l'énergie.

4/ Améliorer la gestion et éviter la surexploitation des ressources naturelles, en reconnaissant la valeur des services écosystémiques et de la biodiversité, et développer une grande infrastructure naturelle nationale reposant sur une trame écologique de qualité. Les objectifs sont entre autres de créer trois nouveaux parcs nationaux en Guyane, à la Réunion et en mer d'Iroise, et d'étendre la collecte sélective des déchets à 100% de la population

5/ Promouvoir une santé publique de qualité et améliorer la protection contre les menaces pour la santé.

6/ Créer une société fondée sur l’inclusion sociale en tenant compte de la solidarité entre les générations et au sein de celles-ci, garantir et accroître la qualité de vie
des citoyens, condition préalable à un bienêtre individuel durable. Entré en application dans le courant de l’année 2005, le Plan de cohésion sociale, doté de moyens exceptionnels (12,8 milliards d’euros sur cinq ans), agit simultanément sur l’emploi, le logement et l’égalité des chances. Il vise à réduire le risque de pauvreté et d’exclusion sociale sur l’ensemble du territoire dans le respect
de la diversité culturelle.

7/ Promouvoir activement le développement durable à travers le monde et toujours veiller à ce que les politiques internes et externes soient compatibles avec le développement durable mondial et avec les engagements internationaux souscrits par la
France. Le France s'est dans ce cadre engagée mondialement en promouvant activement en 2007 la création d’une Organisation des Nations Unies pour l’environnement (ONUE) ; et s'engage à mener des projets afin de développer le tourisme durable dans les pays en développement.

Ce ne sont là que les objectifs, l'évaluation de l'avancement en 2008 étant actuellement sur quoi travaille le ministère et Mme Jensen...

Nous remercions vivement Mme Jensen pour le temps et l'attention qu'elle a bien voulu accorder à notre rencontre.
Nous garderons néanmoins bien en tête ses paroles :
"Les gens ne changeront que quand ils se verront dans l'obligation de le faire, sans aucune autre alternative. Et cela va arriver très prochainement..."

Pour plus d'informations, n'hésitez pas à nous contacter, nous pouvons mettre à votre disposition de la documentation concernant la SNDD.

Sara

mercredi 23 avril 2008

Notre week-end sportif alsacien


A l'origine, dans notre programme, nous avions prévu de faire 25 km de marche et autant de km en canöé dans la journée de samedi pour faire le trajet entre Colmar et Rhinau. Finalement, grâce à la générosité de Mr Thirion qui a bien voulu venir nous chercher à Colmar le matin pour nous emmener directement au départ des canöés, nous avons pu diviser par deux la distance à parcourir à pied. Il reste donc 25 km de canöé et 12 km de marche à parcourir : un détail comparé à la distance parcourue jusqu'à présent par notre équipe. Nous arrivons donc en camionnette à Illhausern, lieu de départ des canöés et petit village alsacien célèbre pour son fameux restaurant 3 étoiles "L'Auberge de l'Ill" qui accueille régulièrement des chefs d'états. Puis nous nous rendons sur les berges de l'Ill pour écouter les instructions de Mr Thirion pour la descente. Il nous fait alors part des dangers de la rivière à cause de son étroitesse et au fort courant du aux crues de la semaine précédente. Pas de quoi affoler un groupe de bretons habitués à naviguer sur les eaux tumultueuses de la rade de Brest... C'est ainsi que nous enfilons pagaies et saisissons gilets de sauvetages (cherchez l'erreur) pour entamer notre descente sur les eaux troubles de l'Ill. Au bout de 100 mètre, la première difficulté est là, nous devons emprunter un passage d'un mètre de large à tribord lorsque l'Ill se sépare en deux. Ni une ni deux nous pagayons énergiquement afin de propulser l'avant de nos canöés canadiens dans l'étroite ouverture. Ouf, nous sommes passés! On pensait alors être tranquille jusqu'à la fin de la descente, on avait tord. En effet, 2 km plus loin, c'est sans prévenir qu'une grosse branche vient couper la route au bateau de Marouane, Louqmane et Clément. Impossible de l'éviter ou de la bouger, nos 3 compères réussissent tout de même à limiter la collision ...en se penchant sur le côté et là, c'est le drame : ils se retrouvent tous les 3 à l'eau, très froide : environ 10 degrés (confidence de Mr Thirion). Après avoir rejoint la berge ils ont pu récupérer les bidons, pagaies, vider le canoé et accessoirement changer leurs vêtements trempés pour repartir avec le sourire, et les dents qui claquaient... La suite fut plus calme à part 3 barrages de branchages qui nous barraient le passage nous obligeant à sortir les bateaux de la rivière. Durant le reste du parcours nous avons pu apprécier les paysages alentours, les animaux présents : cygnes, daims, canards, araignées(un peu moins appréciées) et le soleil qui a fini par se dévoiler. Après nos 25 km de canöés, il restait une bonne distance de marche à accomplir et il était déjà tard : 17h45, trop tard pour rejoindre l'hôtel dans un délai raisonnable. Nous avons pu trouver un compromis avec Mr Thirion pour qu'il nous dépose à 8km de Rhinau afin que nous terminions tout de même par une petite promenade. C'est donc d'un pas décidé que nous nous rendons à Rhinau en longeant les routes départementales puis le Rhin avec nos gros sacs et nos bagages à mains (entre autre du matériel d'orpaillage qui n'a pas servi). Nous arrivons alors à l'hôtel à 8h30 pour souper avant de prendre un repos bien mérité après cette journée chargée.

Le lendemain fut une journée de repos et de détente. En effet nous sommes allés faire une petite randonnée dans la réserve naturelle de Rhin du côté allemand. Pour cela nous avons pris le BAC : un bateau qui fait la liaison entre les 2 pays toutes les 5 min gratuitement. Nous avons donc marché, encore et encore, à travers les lacs et les forêts de la réserve et au final nous avons tout de même parcouru presque 15km. C'est ce que nous appelons de la détente mais il ne faut pas en abuser et c'est la raison pour laquelle nous avons rejoint Strasbourg en bus à partir de Rhinau et non de Gerstheim comme prévu au départ. Enfin, j'espère que vous nous en voudrez pas...

Clément

mardi 22 avril 2008

Le site de geothermie profonde de Soulltz-sous-forêt

Aujourd’hui, nous nous sommes rendus sur le site de géothermie profonde de Soultz sous forêt où nous avons été accueillis par Mr Albert Genter, directeur de recherche et développement du centre d’exploitation minière de chaleur.
Mr Genter a, dans un premier temps, attiré notre attention sur le fait que le forage et la géothermie sont historiquement liés à cette région de France notamment grâce aux célèbres forages pétroliers des frères Schlumberger. Il nous a également indiqué que plusieurs sites sont favorables à la géothermie (en rouge ci-dessous) et le plus important de tous est celui présent en Italie, en Toscane, avec un potentiel considérable de 800Mw (sachant qu’une centrale nucléaire a un potentiel de 1000 Mw).



Le projet de géothermie profonde de Soultz a été lancé en 1987 et arrivera à terme le 30 septembre 2008. Il est financé par l’ADEME, le ministère allemand de l’environnement et l’UE à hauteur de 5 millions d’euros chacun et 10 millions d’euros par des partenaires industriels.
La première phase de ce projet s’est déroulée de 2001 à 2005 où 3 forages ont eu lieu à près de 5000m de profondeur et un premier test en injectant 15 litres d’eau par seconde et récupérant de l’eau à environ 152°C. La seconde phase commence de 2005 à aujourd’hui, avec la construction d’une centrale géothermique permettant de subvenir aux besoins en électricité de 1500 foyers ainsi que l’installation de pompes afin d’augmenter le débit d’eau recueilli.

Le principe de fonctionnement est assez intuitif : on sait que la température augmente avec la profondeur. Trois forages ont donc été effectués, distants entre eux de 6m à la surface mais de 700m à 5000m de profondeur. A travers le forage central, on injecte de l’eau à 15 litres par seconde. Cette eau circule dans un réseau de failles (préalablement nettoyé par des injections d’acide) qui relie les trois forages entre eux et se réchauffe, remontant ensuite par les deux autres forages. L’eau refroidie est ensuite restituée en profondeur.



Ce principe parait simple mais nécessite en réalité de nombreuses prouesses techniques :
- il faut d’abord avoir une bonne connaissance du sol et du réseau de failles existant. De nombreuses technologies d’imagerie ont ainsi été développées pour connaître les caractéristiques des failles (orientation, hauteur etc.), indispensable à l’interconnexion des ponts.
- Des études ont ensuite montré que la température ne varie pas linéairement avec la profondeur. Ainsi, la température varie de 0 à 100°C de 0 à 100m, puis seulement de 100 à 200°C de 1000 à 5000m. Cela vient du fait que les premiers 1000m correspondent à une couche de sédiments isolante. Au-delà de cette profondeur, la présence de réseaux de failles permettent des mouvements de convection et donc d’homogénéisation de la température.
- Les températures très hautes dans lesquelles baignent les tubes de forage sont également à prendre en compte. En effet, les chercheurs ont enregistrés des dilatations de l’acier allant jusqu’à 4,5m !! De ce fait la structure de ces tubes est particulière : en surface, les tubes baignent dans une graisse afin de supporter les dilatations alors qu’en profondeurs ils baignent dans du béton afin de diriger la dilatation vers le haut et ne pas risquer de casser le tube.

Ce projet à nécessite également un travail constant de recherche et développement. En effet, les conditions sont extrêmes et rendent les simulations en laboratoire difficiles : le granite est un milieu particulier, imprévisible et où les lois de la physique ne sont pas les mêmes ; les températures sont élevées ; les réseaux de failles doivent être précisément étudiées et les forces géologiques naturelles sont à prendre en compte.

Quel est donc la répercussion de cette exploitation sur la nature?

- La première conséquence est une modification irréversible du milieu. Il est vrai que les failles s’élargissent uniquement pendant la durée de leur simulation puis se rétrécissent de nouveau mais les forces géologiques naturelles présentes exercent une pression sur ces dernières et les déplacent de quelques millimètres. Ainsi, à chaque simulation, les failles se déplacent et il n’y a aucun moyen de les remettre à leur position initiale si ce n’est contrer les extraordinaires forces géologiques. Autant dire que cette modification est irréversible.



- De plus, les frottements provoqués par le déplacement des failles sont à l’origine de micro-séismes sous terres. Ainsi, une trop forte stimulation des failles pourrait provoquer un macro séisme et se faire ressentir à la surface comme ce fut le cas en 2006 à Bâle où un forage géothermique a provoqué un séisme de 3.4 sur l’échelle de Richter.
- La radioactivité est également un problème à prendre en compte dans cette technologie. En effet, l’eau recueillie est 5 fois plus saline qu’une eau de mer mais, plus grave, elle a circulé dans du granit, un matériau contenant des composants radioactifs. Ainsi, une structure en plombs a été installée pour protéger les travailleurs des accumulations de matière radioactive dans les filtres en sortie des tubes.
- Enfin, ce processus tire de l’eau chaude et la réinjecte plus froide dans la terre ce qui a pour effet de refroidir la terre en profondeur. Ce phénomène, si on le considère d’un point de vue économique est un problème car en refroidissant la zone de laquelle on extrait la chaleur, on limite la durée de vie de notre projet. La question a donc été réglée en instaurant un forage en grappe : au lieu d’installer un unique site, on en installe trois à des endroits différents et on les fait fonctionner alternativement. Cette solution a pour mérite de laisser à chaque fois un site se ressourcer en chaleur (grâce aux mouvements de convection et d’homogénéisation de la température) mais on ignore cependant les effets à long terme de cette exploitation.


En fin de visite, notre interlocuteur souligna, comme ses prédécesseurs, le manque d’engagement du gouvernement français dans le développement d’énergies renouvelables. En effet, l’état rachète 1 Kw d’électricité produite à Soultz à 15 centimes alors qu’avec une technologie identique et à quelques kilomètres plus loin, l’état allemand le rachète 5 centimes. Une production en Allemagne rapporte donc un tiers fois plus que la même production en France. De ce fait, plusieurs ingénieurs français sont allés travailler en Allemagne, faisant profiter ce pays de la technologie pourtant plus avancée en France !!

Louqmane

NB: Ces images sont extraites du site officiel du projet : www.soultz.net

lundi 21 avril 2008

Espoir'Trek homme préhistorique...

Après 11 jours d'activité citadine intense, Espoir'Trek retourne aux sources dans tous les sens du terme.

Le week-end dernier (19 et 20 avril), nous avons finalement rejoint la France et a été pour nous l'occasion de retrouver la nature et un peu de verdure.
Et oui, nous nous sommes perdu dans la nature alsacienne : les rivières à l'eau trouble après les crues de la semaine dernière, les plaines labourées ou en friche, les forêts qui se couvrent de leur feuillage, les réserves naturelles, les animaux de toutes sortes... De quoi nous changer de l'air des villes !

Le détail de cette escapade et LA vidéo à ne pas manquer seront mis en ligne très rapidement.


PS :

Je n'ai pas pu honorer une certaine promesse à temps, mais mieux vaut tard que jamais.
A la question "Pensez-vous qu'il soit trop tard pour changer le monde ?" Mme Dorothee Brawn a répondu "I don't know, but we are in the right way because more and more people are involved in sustainability..." Merci encore à Mme Dorothee Brawn pour nous avoir accueilli.

Le Solar Info Center


Il est 14h et Clément, Louqmane et moi arrivons devant le Solar Info Center.

Depuis l'extérieur, un bâtiment normal, excentré et moderne. Mais nous ne restons pas longtemps dehors car M. Benjamin Fillies, architecte spécialisé dans le bâtiment écologique vient nous accueillir.

Au départ, il nous fait un petit tour du hall, et d'une petite exposition présentant des technologies de maîtrise d'énergie : une installation d'éco-climatisation, des mûrs en briques à calorimétrie décalée (retiennent la chaleur du jour pour la recracher la nuit), un système solaire thermique,
un système de chauffage à bois, un système de double vitrage, l'orientation d'un bâtiment par rapport au soleil...



Qu'est ce donc que le Solar Info Center ?

C'est un projet qui a commencé à germer dans les têtes d'un petit groupe d'architectes il y a plus de 20 ans déjà. L'idée qui en est à la base n'est pas très originale aujourd'hui certes, mais il y a 20 ans, ça relevait plus de la prémonition. Devant les limites annoncées de l'énergie fossile et des prévisions à la hausse des coûts de pétrole, le but était de construire un complexe énergétiquement passif destiné à être une sorte de technopole par la suite. Le projet ne sera conçu qu'en 2000 par M. Buschmann (le premier dans son genre), pour n'être inauguré par le chancelier lui-même qu'en 2003, et le Solar Info Center réunit déjà 47 entreprises dont la plupart œuvre pour la recherche et le développement de trois axes :
1/ Les énergies renouvelables (le centre travaille d'ailleurs en collaboration avec l'ISE (Institut for Solar Energy))
2/ La maîtrise de l'énergie
3/ L'éducation aux solutions énergétiques

Le centre est en lui-même un organisme qui assure d'un côté la coordination entre les différentes entreprises qui y siègent, ainsi que la redirection des demandeurs d'informations ou de services (particuliers ou entreprises) aux entreprises appropriées.

Comment le SIC fait-il pour être autonome ?

Le projet du bâtiment comportait un certain nombre de critères de conception compliqués, le but étant de travailler dans une perspective d'efficacité énergétique : fenêtres à vitrage ombré, usage du solaire thermique et photo-voltaïque, mécanisme d'éco-climatisation, orientation sud du bâtiment, façades intelligentes, construction en mûrs à rétention de chaleur, système de récupération de chaleur, isolation optimale... Résultat : le bilan énergétique du bâtiment est largement positif.

Dans son exposition de la conception du bâtiment, M. Fillies parle d'un détail qui a retenu notre attention : le gouvernement allemand a déjà décrété une loi dans le domaine du bâtiment :
A partir de 2008, tout bâtiment se doit d'assurer la production locale d'au moins 20% (construction neuve) et 10% (rénovation) de ses besoins énergétiques au moyen d'énergies renouvelables !

Quels moyens seraient donc potentiellement utilisés ?

A cette question, M. Fillies en a cité plusieurs :
- La biomasse (chauffage par bois-énergie par exemple)
- Isolation à hauts standards (si ça ne produit pas d'énergie, ça en économise)
- Le solaire (p-v et thermique)
- l'éolien domestique
- le géothermique domestique
- ...


Notre visite se poursuit ensuite par un petit tour dans quelques-unes des entreprises du SIC.
Dans la première, c'est un stagiaire français qui nous accueille ! Nous parlons donc français et nous parlons maison passive.

Qu'est ce qu'une maison passive ?

C'est une norme allemande (Passivhaus) accordée à partir d'un besoin de chauffage inférieur à 15 kWh/m²/an, et un besoin de moins de 50 kWh/m²/an d'énergie finale (pour comparer, d'après les dernières statistiques de l'Institut Français de l'Environnement, la consommation domestique moyenne actuelle est de 229,5kWh/m²/an).

On distingue six étapes lors de la conception d'une Passivhaus :

* étudier le terrain, l’environnement et le climat
* l'habitation doit être plutôt compacte et bien orientée par rapport au soleil (la répartition des pièces doit être pensée par rapport à cette orientation)
* les fenêtres doivent être bien dimensionnées
* isoler le bâtiment dans le sens à préserver la chaleur interne en hiver, et à bloquer la chaleur externe en été
* utiliser des murs et toits à forte inertie thermique (pour stocker la chaleur du jour et la recracher la nuit)
* Assurer l'étanchéité de la maison aux courants d'air sans compromettre sa bonne ventilation


Par rapport au surplus de coût d'une maison passive, il ne dépasse pas 8% (cette limite étant atteinte pour les grandes constructions).

Pour plus d'informations vous pouvez visiter le site

EnEd

Notre deuxième visite a été EnEd ou l'International Education Center for Energy Solutions. Notre interlocuteur, Mme Ludmila Bezerra nous a fait un exposé sur les actions menées par son entreprise dans les quatre coins du monde, des projets tout à fait en accord avec l'esprit de notre projet humanitaire à nous, et dont la principale préoccupation est de sensibiliser les pays en voie de développement au développement durable. Les pays ciblés sont plutôt en Amérique du sud ou encore en Afrique noire. En discutant de notre projet au Maroc, Mme. Bezerra s'est montrée très intéressée et nous a demandé de la contacter à notre retour pour en discuter plus longuement...

Des Solar Info Center, il en existe un déjà à Singapour, deux petits en France et en Italie, le Kazakhstan est entrain d'en bâtir et un projet d'un SIC en Californie est en cours... Le but est de connecter tous les pays pour une efficacité meilleure et globale.

Notre visite au Solar Info Center de Freiburg fût des plus intéressantes et des plus profitables. Un grand merci donc à M. Fillies qui nous a organisé ce programme, et à Mme Bezerra pour son intérêt pour notre projet.

Sara

La Solar Fabrik et le solaire photo-voltaïque

Nous arrivons devant la Solar Fabrik, et une impressionnante façade toute de modules de panneaux solaires faite nous accueille.


L'intérieur n'est pas très grand en lui-même, ou du moins l'espace est aménagé de telle sorte que nous n'avons pas cette impression de nous perdre dedans... Un grand hall avec une petite exposition permanente, une cafétéria avec des tables en verre décorées de cellules photovoltaiques, des bureaux, un atelier de construction et des employés souriants... La Solar Fabrik est l'entreprise la plus connue dans le domaine de la production de panneaux solaires en Allemagne. Créée en 2002, elle a commencé difficilement jusqu'à ce que les gens se rendent compte qu'en optant pour des énergies renouvelables, ils réalisaient des profits non négligeables. Aujourd'hui, toute sa production jusqu'à 2009 est déjà vendue...


Les employés sont chaleureux et l'atmosphère respire la sérénité (un peu comme tout à Freiburg). Nous sommes entrain de la déguster quand arrive Herr Martin Kernel, un ingénieur qui va nous faire une visite de l'atelier de production des modules solaires. L'activité est en gros du réassemblage et donne naissance à 2000 modules / semaine, et nous n'irons pas plus loin, les informations étant confidentielles... Nous aimerions tout de même souligner le fait que le principal du travail à l'atelier se fait à la main, d'où -en partie tout du moins- le coût encore élevé du solaire photo-voltaïque. Il est à noter que 25% de la production est exportée à l'étranger ; principalement en Europe et en Asie, mais pas aux USA. Rappelons que l'Allemagne est passée leader mondial dans ce domaine, devançant les États Unis. Ils ont même été jusqu'à annoncer une volonté déterminée à couper tous les liens économiques avec elle...

Le bâtiment de l'usine est bioclimatique. Il utilise une série de technologies pour garantir sa parfaite passivité énergétique : une surface impressionnante de panneaux photo-voltaïques, des puits canadiens, orientation sud du bâtiment, façade à inclinaison intelligente imperméable aux rayons bas du soleil hivernal, mais pas aux rayons droits du soleil estival...

Contrairement à ce que l'on pourrait penser, le caractère écologique de la technologie solaire photo-voltaïque n'est pas à remettre en jeu ; en effet, le fournisseur de la Solar Fabrik a passé un contrat avec elle pour récupérer à terme (sur 10 à 15 ans) les modules usés à des fins de recyclabilité...


Les Allemands ont toujours eu l'habitude de prendre quelques longueurs d'avance pour le progrès technique, il est donc très probable que le reste de l'Europe leur emboîte le pas dans les années à venir. Mais pourquoi la production d'électricité par la filière du photo-voltaïque serait-elle plus prometteuse que l'hydraulique, l'éolien ou le nucléaire ?

La réponse à cette question, vous la trouverez dans les pages perso Orange.



Sara

Freiburg

Nous avons finalement atteint l'étape de Freiburg, la ville sacrée la plus verte de toute l'Europe.

Nous sommes arrivés hier soir à 22h et nous avons marché jusqu'à notre auberge : le Black Forrest Hostel.
Je prends quand même le temps, pour la première fois, de parler du lieu où nous avons logé : le Black Forrest, Espoir'Trek le recommande (pour les jeunes :-) )...

A Freiburg, le programme était assez chargé ; une visite à la Solar Fabrik le matin, le quartier Vauban et le célèbre Solar Info Center l'après-midi, le tout avant 19h, l'heure de départ de notre train pour Colmar...

A première vue (une vue nocturne), Freiburg semble être une ville agréable, bien tenue et d'une propreté remarquable. Vu de jour, ce qui saute aux yeux c'est le nombre de vélos et de cyclistes de tout âge que l'on croise dans les rues, c'est tout simplement impressionnant ! La vieille ville est vivante en milieu de semaine jusqu'à 3h du matin, sans perdre un instant son aspect imposant et sobre.
La ville en elle-même est assez "cool" : les gens ne sont pas pressés, le sol est pavé, des panneaux solaires couvrent les toits des maisons, des trams roulent sans bruit, et il y a LE quartier Vauban!

Nous n'en aurons vu que très peu malheureusement, étant pris par un planning intransigeant, mais très intéressant dont le détail est exposé dans les articles suivants.

Sara

vendredi 18 avril 2008

L´université technique de Stuttgart


Cinquième jour en Allemagne, Espoir´Trek en est à sa troisième ville allemande : Stuttgart.
La journée commence par un réveil dur et un petit-déjeuner consistant en vue d´une journée très chargée.
Nous commençons notre journée par une visite à l´université technique de Stuttgart. Notre interlocuteur, le docteur Herr Peter Oeschle qui remplaçait le docteur Herr, commence par une présentation de l´université en insistant qu´une aire nouvelle s´annonce pour cette enceinte. En effet, l´université a démarré un travail de recherche qui a été de plus en plus soutenu jusqu´à devenir un centre d´intérêt de l´état et de plusieurs industriels, elle s'est aussi ouverte à l´étranger en intensifiant ses travaux de recherche en coopération et en échangeant de plus en plus d´étudiants avec plusieurs instituts européens en espérant s´ouvrir sur le monde entier dans les années à venir. Ensuite, Herr Peter Oechsle nous a présenté son domaine de recherche : la gestion et le management de l´énergie. Un domaine totalement inconnu même de nom pour nous. Il s´agit d´essayer de trouver des solutions pour diminuer la consommation d´énergie et de trouver le meilleur moyen pour l´approvisionnement en énergie pour un bâtiment ou plusieurs. Puis heHr Peter Oechsle nous a exposé les projets en cours dans son département pour enfin nous parler très longuement d´un projet qui lui tenait apparemment très à coeur : ils sont en train de développer un système très sophistiqué pour la régularisation de la température d´un bâtiment donné avec le minimum de pertes. Le professeur commence par décrire le problème qui va confronter l´Europe en particulier et le monde en général et qui consiste en premier lieu en l´élévation des températures qui commence déjà à se faire sentir et qui va encore être plus flagrante dans les prochaines années et en second lieu en des écarts de températures entre jour et nuit, hiver et été. La solution déjà utilisée est bien sûr le chauffage et la climatisation classique, et je vous le dis franchement je n´ai pas envie d´énumérer les dégâts écologiques directes et indirectes causés par la climatisation, le chauffage et la mauvaise gestion des vieux bâtiments. Le système exposé est à la fois très ingénieux et très écologiques : un automate qui prendra en charge un bâtiment ou plusieurs pour gérer la régulation de la température en diminuant les pertes ce qui nécessite une éducation de la machine par rapport à la nature du bâtiment et le climat ou il se trouve. Un travail énorme qui a été illustré par des explications très technique grâce à des slides écrits en allemand.

Mais j´ai gardé le meilleur pour la fin !

Le système décrit plus haut serait alimenté grâce à des panneaux solaires. Vous vous demande où est l´ingéniosité dans ce que je raconte? Vous avez raison, mais c´est parce que je n´ai pas encore tout dit. La disposition des panneaux solaires est totalement futuristes, mais il faut surtout savoir qu´ils sont en train d´élaborer des techniques simples pour réchauffer et refroidir les bâtiments à partir des changements climatiques à l´extérieur du bâtiment. En effet, ils arrivent à garder le froid de la nuit et la chaleur du matin pour les utiliser ultérieurement sachant que le système utilise parallèlement la géothermie.
L´exposé était très technique et très passionnant, tout comme l'a été la discussion qui a suivi : Herr Peter Oechsle a répondu à nos questions avec une réelle sincérité, critiquant les chercheurs qui développaient des systèmes sans prendre en considération le coût en vue d´une aire où l´humanité a besoin de solutions immédiates pour des problèmes que nous sommes en train de vivre ou que nous allons vivre prochainement.

A cette entrevue très enrichissante, s´est suivie une visite de l´enceinte de l´université avec une dame très gentille et très accueillante ...

Marouane

jeudi 17 avril 2008

Notre visite à AWB (Stuttgart)

Aujourd'hui 17 avril, nous avons effectué une visite à AWB (Abfallwirtchaftbetrieb), une usine de recyclage de déchets à Böblingen, à 20 km au Sud Ouest de Stuttgart. Nous avons été accueillis par Herr Rudi Senderski, directeur du service de gestion des déchets.
La visite se divise en deux parties : une présentation d’AWB suivie d’une visite de l’usine d’incinération des déchets.
Herr Senderski nous a ainsi décrit les enjeux du secteur de la déchèterie, sans doute un des grands marché du futur, en nous indiquant qu’AWB reçoit chaque année 225 000 tonnes de déchets qu’elle doit traiter, dont 29 000 tonnes de biodéchets. Mais la partie la plus intéressante fut sans aucun doute la présentation du programme de méthanisation des biodéchets. En fait, sur les 29 000 tonnes de biodéchets produites par an dans le département, seules 24 000 étaient traitées dans les unités de compostage. Ces unités n’étaient donc pas suffisantes au traitement de tous les déchets et AWB devaient payer un supplément pour faire traiter les 5 000 tonnes restantes autre part. Avec ce projet, les 29 000 tonnes de biodéchets sont toutes traitées dans cette unité de méthanisation, qui produit 16 000 tonnes de sous-produits par an, compostés à Kirchheim (11.000 t/an) et à Leonberg (5.000 t/an). De plus AWB, en partenariat avec d’autres entreprises, a développé une pile à combustible unique au monde. Ce projet représente un investissement de 2.9 millions d’euros et a été en grande partie financé par l’Etat allemand. En effet, l’unité de méthanisation produit 3,7 millions de m3 de biogaz par an, ce qui permet, grâce à cette pile, la production de 8,2 millions kWh d’électricité et 8,9 millions de kWh d’énergie thermique par an. Par rapport à un moteur à gaz classique, une telle pile permet de passer d’une efficacité de 38 à 47% et de ce fait, elle permet de fournir de l’électricité à 2 500 foyers.
La seconde partie de la visite s’est déroulée quelques kilomètres plus loin, dans l’usine d’incinération de RBB Böblingen où nous avons visité les diverses installations.

Cette visite fut très enrichissante et nous montre une fois de plus les progrès techniques fait par l’Allemagne dans le domaine du développement durable et, le plus important à nos yeux, le soutien financier du gouvernement allemand qui encourage ce type d’initiatives.


Louqmane

mercredi 16 avril 2008

Frankfurt...


Aujourd´hui, nous étions à Frankfurt. Nous avons commencé notre journée par un cours sur Skype, puis nous nous sommes lancés à la recherche de la GTZ (Deutsche Gesellschalt für Technische Zusammenarbeit). A 14 heures, heure du rendez-vous, nous nous présentons à l´accueil de GTZ où nous sommes reçus par Herr Peter Rave. La discussion s´est engagée autour d´une table de conférence bien garnie après trois quarts d´heure d´attente à cause d´un problème d´affichage sur l´écran (eh oui, ça arrive même dans les plus grandes entreprises !!).

Notre hôte, ne souhaitant pas se faire filmer pour pouvoir avoir une discussion plus « audacieuse », a commencé par une présentation de la GTZ et de son activité. En effet, la GTZ travaille sur l´élaboration de stratégie pour du développement technique pour des entreprises dans le monde entier. Elle peut être aussi l´intermédiaire d´une aide ou d´une donation pour être garante de l´efficacité d´une donation. Pour en garantir l´utilité, la GTZ établit un plan de développement pour un pays lambda et lui demande de faire la moitié du travail, ainsi le pays est paré pour ce genre d´opérations. Ce qui nous a surpris,c'est que la GTZ ne s´engage pas dans n´importe quel pays : le pays en question doit respecter les droits de l´Homme, il doit aussi respecter les valeurs de la démocratie ou bien être au moins sur le bon chemin pour le devenir. Une longue discussion s´est engagée alors pour parler de la présence de la GTZ dans certains pays émergents qui ne respectent pas ni les droits de l´homme ni la démocratie et qui sont classés comme des pays parmi les plus pollueurs au monde. Ensuite, Herr Peter Rave nous a expliqué comment sa boîte voyait la notion de durabilité. En effet, par sa présence dans le monde entier, la GTZ essaye d´aider les plus pauvres à mieux saisir leur chance, elle essaie aussi de mieux distribuer les richesses dans un même pays et encourage l´égalité des chances dans la concurrence en soumettant ses choix stratégiques à une évaluation suivant plusieurs critères: La GTZ voit le développement durable en un rapprochement entre le sud et le nord sur tous les plans, c´est pour ceci qu´elle a établit des priorités dans les travaux qu´elle accomplis hors des frontières européennes. Parallèlement, elle travaille en collaboration avec des associations pour l´amélioration de l´éducation dans ces pays qui, pour la GTZ, est le seul moyen pour les sortir de la pauvreté. C´est à ce moment précis que Herr Peter Rave nous montre LE laptop, un ordinateur portable nouvelle génération qui a été présenté au sommet mondial de la société de l´information il y a deux ans: il ne coûterait pas plus que 50$ et est un des moyens de diminuer la fracture numérique qui existe entre le nord et le sud. Il nous a présenté certaines de ses fonctionnalités qui se sont avérées très intéressantes et quelques fois impressionnantes quand on considère le prix de l'appareil.
L´équipe a quand même demandé à son interlocuteur s´ils prenaient en compte les problèmes climatiques et écologiques dans les stratégies qu´ils développaient et s´ils considéraient la capacité des pays à maintenir les solutions techniques proposées en vue des problèmes qui se présentent aujourd´hui. Herr Peter Rave nous a alors expliqué qu´ils essayaient de les prendre en compte mais que le plus dur dans leur travail était de trouver des solutions à des problèmes qui se présentaient tous les jours et qui nécessitaient des solutions immédiates tout en étant des solutions durables. Une réponse franche qui a été suivie par une explication de tous les problèmes administratifs que rencontre la boîte pendant l´élaboration des solutions: les processus sont très long, ce qui est très agaçant.

Encore une vision nouvelle du développement durable que nous avons trouvé très pertinente et surtout très humaine (même si elle était présentée dans un contexte principalement économique, administratif et technique), notre interlocuteur ne se limitant pas uniquement aux situations Allemandes ou Européennes et étant indigné du fait que les considérations politiques cachent les problèmes auxquelles l'humanité est confronté de nos jours.

Marouane

Le German Council for Sustainable Development


La rencontre avec le German Council for Sustainable Development a failli tomber à l'eau: il était prévu que nous rencontrions Frau. Dr. Dorothee Brawn le 14 avril à 10h mais une fois arrivés à l'adresse indiquée, surprise, nous ne sommes pas attendus!
Cependant après avoir discuté, Mme Brawn nous a reçu l'après-midi, juste assez tard pour nous permettre de faire notre visite au Senat de Berlin à 13h.

En tout cas, une chose est sure : nous n'avons pas été déçus.

Mme Brawn est une jeune femme tranquille, qui parle doucement et posément. Elle force son interlocuteur à se concentrer pour distinguer ses paroles, ce qui le pousse à mettre toute son attention.
Elle nous a parlé de ce que le German Council représentait au juste puis a levé les yeux et a demandé "do you have any questions ?"

Nous lui en avons posé, elle y a répondu clairement et succinctement.
A ma question "Why are you fighting for sustainability Mrs Brawn ?", elle eut un léger sourire au coin des lèvres et demanda à ce que l'on arrête de filmer, mais ne nous mis pas dehors pour autant. Nous aurions voulu savoir la raison de cette réaction...

A la fin de notre rencontre, nous l'avons remerciée de nous avoir montré l'autre côté du développement durable, le côté qui ne marchait pas, celui qu'il faut retravailler...



Bilan de la rencontre :

Mme Brawn a soulevé des questions telles que "How the future could be shaped"? "How people could act"? "How to change behaviors"?
Elle a insisté sur le fait que la dimension qu'a pris le DD actuellement ne sert pas vraiment l'envie qu'il y a derrière de construire un monde meilleur ; il y a en effet un manque de clarté à l'échelle internationalle quant aux objectifs à atteindre et un manque de coordination entre les différents acteurs que ce soit
1/ au niveau national :
* problèmes de coordination et de communication entre les différents ministères impliqués
* la gestion des compromis sociaux/économiques/culturels/pédagogiques
* implication encore faible de la part des acteurs mis en jeu
* la difficulté de communiquer au sein du cercle ONG - entreprises - gouvernement
* trop peu de communication à l'échelle du grand public
...

2/ mais aussi au niveau international
et c'est principalement le problème d'une vision trop locale du développement, de la non considération de la dimension globale de l'avenir de la planète et d'un manque de coopération internationale...

Je sais que je t'ai laissé cher lecteur sur ta soif au niveau d'un certain point de mon article, j'ai même idée que tu as déjà oublié... oui ? Bon, à la question "Pourquoi menez-vous un combat pour la durabilité ?", Mme Brawn a tout simplement répondu "Pour vaincre l'injustice et l'inégalité sociales..."
Et à votre avis, à la question "Pensez-vous qu'il soit trop tard aujourd'hui ?"... Quelle a été sa réponse ? Je promets de la mettre en ligne demain :-)

Sara

mardi 15 avril 2008

Techniche Universität de Berlin

15 avril 2008

Aujourd'hui, nous étions sensés être à Magdeburg ; mais nous sommes à Berlin pour une journée de plus...
Le Helmhotz Zentrum für Umweltforchung, institut de recherche menant des études environnementales, basé à Magdeburg ayant annulé notre rencontre à la dernière minute.
Ayant une visite à la Techniche Universität de Berlin à 15h, nous avons hésité un bon moment à envoyer la moitié de l'équipe forcer la visite au Helmhotz. Finalement, l'attrait de Berlin a pris le dessus, et toute l'équipe est restée à attendre 15h et la rencontre avec Herr Pr. Georg Erdmann.

La rencontre promettait ; il s'agissait d'une belle opportunité de découvrir comment la composante développement durable est intégrée dans les études des technologies énergétiques.

A 16h, nous nous présentons donc devant l'université, mais pas de M. Erdmann ! Nous partons à la chasse au savoir, à la quête du Graal, mais toujours pas de M. Erdmann...

Finalement, nous avons profité du temps qui nous reste avant le train pour Frankfurt pour interviewer des étudiants de l'université.
C'est ainsi que nous faisons la connaissance de Oliver, un étudiant en MBA, qui a bien voulu nous accorder trente minutes de sa dernière semaine de célibat.

La vidéo suivante reprend les moments forts de notre discussion.

Sara

lundi 14 avril 2008

Espoir'Trek à la rue ?

Non ! Jamais...

Ecrire sur le blog a été une affaire un peu difficile ces derniers temps.
Entre le matériel qui fonctionne difficilement dans certains endroits(notamment la carte 3G+), pas de possibilité de connexion filaire, nos aventures folles et passionnantes, nous avons eu des difficultés à vous faire part de nos comptes-rendus.
Mais aujourd'hui, tout va bien ! Ich bin ein Berliner !

Nous avons mis en ligne les articles que nous écrivions sur papier au fur et à mesure, par ordre chronologique, ou par catégories (voir libellés bande à droite).

Retrouvez-nous donc quotidiennement avec tous nos moments forts, méditez avec nous les paroles profondes de nos rencontres exceptionnelles, et éclatez de rire devant notre photo du jour !

Le Senat de Berlin

Ce matin nous nous sommes rendus au sénat de Berlin où nous avons étés accueillis par Herr Müller.
En premier lieu, il nous a fait un historique des diverses mesures prises et objectifs fixés dans le domaine du développement durable ces 20 dernières années. Ainsi en 1990 fut votée la loi Berlinoise pour la conservation de l’énergie et son plan d’action, le « Berlin protection plan » mis en place en 1994. Ce plan vise à réduire les émissions de CO2 de 25% d’ici à 2010. Berlin rejette près de 30 millions de tonnes de CO2 par an et cette émission a été réduite de 19,5% en 2004.
En second lieu, Herr Müller nous a présenté les progrès effectués dans le domaine de l’immobilier, plus grand consommateur d’énergie à Berlin. Il nous a ainsi présenté un programme innovant, spécifique à Berlin, consistant en un partenariat entre la ville de Berlin et des entreprises privées. Ainsi les entreprises investissent dans des installations à faible coût en énergie dans leurs locaux et en échange, tous les bénéfices tirés de cette économie leur reviennent. L’intérêt est donc commun à ces entreprises, qui font des bénéfices, et à la ville de Berlin, qui fournit moins d’énergie Ce plan permettrait ainsi une économie de près de 20% d’énergie.
Le domaine du solaire fut ensuite abordé. En effet, les espaces au sol étant rares et très couteux à Berlin, le solaire se présente comme la meilleure alternative. Au-delà des subventions accordées pour les habitants installant des panneaux solaires sur le toit de leur maison, le gouvernement Berlinois s’est lancé en 2002 dans une vaste campagne de promotion de l’énergie solaire. Ainsi fut lancé cette même année la « Solar Power Roof Initiative » (EEG) par la « Berlin Governement Coalition » afin d’installer des champs de panneaux solaires sur les toits des bâtiments publiques. Depuis, des champs de panneaux solaires ont été installés sur les toits de 12 bâtiments dont 11 écoles. En 2003, la « Solar Society Berlin » a été fondée, faisant des Berlinois des acteurs de ce domaine.
Nous avons finalement abordé « Solar Rahmen Plan Berlin », étude menée par Frau Everding qui visait à fournir des solutions techniques concernant l’installation de panneaux solaires à Berlin. De cette longue étude, nous avons retenus plusieurs points intéressants. D’une part, les bâtiments sont classés par potentiel : un bâtiment à fort potentiel présente des caractéristiques très favorables à l’utilisation du solaire (position, durée et intensité d’illumination etc.) et inversement. D’autre part, la position des bâtiments les uns par rapport aux autres est une donnée importante. Ainsi, les bâtiments doivent être bien positionnés et suffisamment espacés entre eux pour que l’un ne fasse pas de l’ombre à l’autre et donc diminue son potentiel solaire. Cet aspect est très intéressant lors de la construction de nouveaux complexes.
La discussion s’est finalement conclue sur un des freins au développement du solaire qui vient du fait que le passage au solaire nécessite un gros investissement immédiat mais que le retour sur investissement est très tardif (de 10 à 20 ans). En fait, il faut voir le solaire comme l’achat d’une nouvelle maison : on investit sur plus de 30 ans, sans avoir de garanties (sinistres …).

dimanche 13 avril 2008

Visite de la UFA Fabrik

Dimanche après midi nous sommes allés visiter la UFA Fabrik : un petit village construit en 1979 dans Berlin et où une vingtaine de personnes vivent quotidiennement. A l'origine, quelques individus ont voulu développer des initiatives écologiques et instaurer un lieu avec une nouvelle façon de vivre : habiter, travailler et se divertir au même endroit. S'érigent alors petit à petit des dortoirs, une école, une ferme, des ateliers, une salle commune et un chapiteau. Conformément à l'idée de ses fondateurs, ce village installa des systèmes de gestion de l'énergie, des déchets, et d'économie de ressources et d'autres moyens techniques leur permettant presque de devenir indépendant du reste de la ville que ce soit du point de vue des ressources ou de l'énergie.
Comme exemple de technologie, on peut trouver :

*des systèmes de récupération des eaux de pluie sur les toits et les bacs à fleur. Ceux-ci sont disposés sur des bacs organiques filtrant. le principe est que l'eau qui tombe dessus traverse la fine couche de terre puis passe dans une couche de fines pierres avant d'être stoppée par le fond du bac. Alors elle s'écoule vers un autre bac organique pour continuer son processus de filtrage jusqu'à arriver dans une grande cuve de stockage. A l'issue de ce système, l'eau n'est pas potable mais sert aux gens pour la douche ou pour la chasse d'eau par exemple.

*une isolation au niveau des murs à base de plumes, de vieux journaux ou de la laine : que des matériaux organiques ou de récupération.
Remarque : ce système de plantation sur les toits permet également de filtrer les rayons I.R. du soleil et donc d'isoler en quelques sortes les bâtimemts au niveau des toits.

*un système de chauffage qui s'appuie sur les principes de la thermodynamique puisqu'il permet d'obtenir de la chaleur en détendant puis comprimant par cycle un gaz qui circule dans un circuit fermé:

*des appareils de production d'électricité fonctionnant à partir de différentes sources d´énergie :
_ solaire, avec 4 types de panneaux solaires qui collectent l'énergie lumineuse pour la transformer électricité. Parmi ces panneaux, il y en a des fixes et des mobiles. Les mobiles peuvent suivre la trajectoire du soleil pour collecter plus de lumière. Leur mobilité est assuré soit par moteur et ordinateur soit par moteur seul ou alors par un mécanisme de liquide dans la structure du panneau qui chauffe particulièrement quand il est exposé au soleil et se contracte ou se dilate faisant varier la répartition de la masse du panneau et ainsi lui faisant perdre son équilibre l'obligeant à pivoter vers le soleil.

_ éolienne, avec 2 éoliennes installés sur le toit d'un des bâtiments. Les ailes des éoliennes ont pour envergure 1m20 et sont présentes sur le site plus pour montrer leur fonctionnement que pour assurer une production important d'électricité.

_ mécanique, avec un moteur fonctionnant avec le gaz de ville qui convertit l'énergie mécanique produite en énergie électrique.

Avec tous ces systèmes de production d'énergie le village arrive à subvenir à ses besoins et fournit même de l'électricité au voisinage, ce qui lui permet donc de gagner de l'argent.

Au final, une visite très instructive nous montrant concrètement des solutions de gestion de l'énergie...

Vous trouverez ci-dessous une vidéo de la présentation de Ufa Fabrik.

Clément, sur un clavier qwerty...


Notre arrivée à Berlin


Après une nuit passée dans le train couchette en partance de Cracovie pour Berlin, tentant de fermer les yeux et de faire abstraction du bruit monstrueux règnant dans le train, nous sommes enfin arrivés à Berlin. Le quai est désert... tout à fait normal me direz vous, puisqu'on est dimanche et qu'il est 8h du matin !! Cela nous permet d'ailleurs de remarquer plus facilement que toutes les poubelles sont ici soumises au tri selectif, avec un groupe de 4 poubelles à chaque fois : verres, conserves, papiers et autres.
Nous prenons ensuite le U-Bahn pour rejoindre notre hôtel, en relevant une particularité : les Berlinois disposent de tickets spéciaux pour prendre le train avec leur vélo! En effet, beaucoup de personnes circulent à vélo ici et, tout comme en Pologne, les habitants sont très respectueux des règles de circulation et des passages réservés.
Nous arrivons donc à l'hôtel vers 12h, enfin une après-midi de libre pour se rep ..... rendre la route !! Eh oui, un bref passage sous la douche et nous nous rendons à UFA Fabrik où nous avons rendez-vous à 15h.

Louqmane

samedi 12 avril 2008

Nous avons pédalé...

Le réveil sonne, il est 6h30, Espoir’Trek est au garde à vous. En effet la journée s’annonce dur, même un peu trop dur: l’équipe a décidé d’effectuer le trajet entre Cracovie et Auschwitz en vélo. Google annonçait 43 kilomètres en tout (Faisable ! diriez vous…). Après un petit déjeuner consistant, l’équipe a traversé la ville en tramway pour louer des vélos pour la journée. Après un dernier coup d’œil sur les plans, notre aventure a commencé. Mauvaise surprise! Un vent de face glaciale se lève. Mais ce n’est pas très grave, l’équipe poursuit sa sortie de la ville sur une petite route qui serpente la campagne polonaise. Après une première pente, l’équipe souffle, mais ça va encore: l’équipe roule sur du faux plat montant et enchaîne des pentes de plus de 30%. Le peloton se déchire entre Adam à l’arrière qui n’arrêtait pas de manger ses Kinders et à demander l’heure de notre arrivée et Sara qui appuyait sur le champignon en ignorant ses crampes qui de venaient de plus en plus insistantes. Il est midi, l’équipe s’arrête pour souffler un peu, mais le froid l’empêche de déguster ses sandwichs préparés avec du pain polonais excessivement délicieux. Nous avons essayé de monter dans un bus mais le chauffeur a refusé de nous emmener avec nos vélos sachant qu'à la gare, on nous avait affirmé que c’était permis. L’équipe contrainte par l’horaire de son train qui l’emmènera jusqu’à Berlin, rebrousse chemin au bout d’une vingtaine de kilomètres, cette fois ci avec le vent dans le dos mais avec une déception de ne pas pouvoir visiter Auschwitz.
Personnellement, je pense que l’équipe a été très courageuse d'attaquer un tel défi dans de telles conditions… Qu'en pensez-vous?

vendredi 11 avril 2008

Cracovie... Y avait du soleil et des...

Aprés quatre heures de train, nous sommes arrivés à minuit a Cracovie, la seule grande ville de Pologne qui n'a pas été détruite pendant la guerre.
Dés notre arrivée, nous étions ébahis par cette ville et ses bâtiments et par le fait qu'elle soit si vivante. Nous avons commencé par une visite de la vieille ville que nous avions interrompu pour effectuer la visite de l'EPCE. Nous avons cependant eu le temps de voir le Barbican Gate, le Square Center, le palais royal et plein d'autres monuments intéressant de part leurs architectures et leurs histoires. Nous nous croyons dans un autre monde: Des musiciens dans tous les coins de rue, des peintres, des marchands et un décor hollywoodien d'une Europe de l'est en plein éclat...
l'après midi, après notre rencontre avec M.Biderman, l'équipe a pris le temps d'aller déguster une Goulasch dans un restaurant hongrois puis s'installer dans un café situé sur la grande place de la vieille ville et profiter du soleil et du spectacle qu'offrait Cracovie aux innombrables voyageurs qui la traversaient. Espoir'Trek a profité de ce moment de répit pour organiser le travail que les membres de l´équipe devaient effectuer le soir même et pour le lendemain qui s'annonçait très dur...

Marouane

Polish Environmemtal Partnership Foundation (EPCE)


A 12h30 nous nous sommes donc rendus au 5, sw. Krzyża Strasse

C'était pour une visite que l'on attendait particulièrement, celle de la Polish Environmental Partnership Foundation, et de M. Andrzej Biderman, un de ses directeurs.

Sans nous laisser le temps de nous exprimer par rapport au Trek Telecom, M. Biderman a commencé un long discours très philosophique, lourd de sens, et rempli d'émotions.

Il a parlé de ses motivations dans son combat pour la durabilité, de la nécessité de préserver son identité propre, son héritage culturel et traditionnel, et de l'importance de porter une vue sage et prévoyante sur le monde au quotidien.

Il nous a également parlé de comment la fondation est née à la fin des 90's, et de comment ce n'est que petit-à-petit qu'elle pris de l'importance à l'échelle locale. Il a soulevé la problématique de comment intéresser la population dans la cause durable sans profit, et de comment intégrer l'héritage local dans le développement local...

Actuellement, l'activité de la fondation est axée sur quatre piliers :
1/ Greenways (encourager le tourisme local)
2/ Grants (encourager les initiatives locales, créer des services et des évènements à l'échelle locale, )
3/ Local trademarks (encourager le travail local, la production locale, l'art local)
4/ Schools for sustainable development (les sujets traités étaient comment travailler avec les enfants, comment les impliquer dans le combat, comment impliquer les parents, ...)


- Dessins fait par des enfants d'école primaire dans le cadre d'activités de la fondation-


A voir la contenance des projets, on peut facilement sentir un engagement sincère et motivé, et des actions réfléchies pour sensibiliser les jeunes aux bonnes valeurs durables, pour sauver et protéger l'environnement, et surtout pour gérer l'épanouissement toujours plus croissant de la lame à double tranchant qu'est le tourisme.

Un discours très intéressant duquel nous avons, par rapport à notre projet humanitaire,tiré de nombreuses leçons :

1/ Pour mener un projet qui vise la réorientation des acquis sociaux; il serait préférable de commencer par des zones répondant à un certains nombre de critères :
* plus de 100 000 hab
* habitants coopératifs
* modilisation de plusieurs associations et organismes travaillant en coopération
* implication des autorités et municipalités
* potentiel touristique non négligeable

2/ L'importance de toucher les jeunes par rapport à leurs héritages traditionnels en organisant des excursions et des activités ludiques par exemple

D'après lui, le travail que nous souhaitons accomplir avec Anaruz, notre projet humanitaire, requiert un minimum de 10 années de travail communautaire permanent; une seule campagne ne suffirait donc absolument pas...

Une chose est sûre pour M. Biderman : "Vous pouvez couper les arbres mais vous ne les vendrez qu'une fois"

Sara

PS : Pour plus d'info concernant l'FPŚ, visiter le site